La néobanque écologique Helios enrichit son offre. Elle propose désormais, en plus de ses comptes courants durables, un livret d’épargne. Sa particularité ? Chaque euro investi finance des projets écologiquement responsables mais ne génère pas d’intérêt.
Le livret Avenir est un livret d’épargne non réglementé plafonné à 50 000 euros. Un versement de 10 euros suffit pour l’ouvrir. Les dépôts y sont gratuits et garantis. Comme pour un livret A ou un livret fiscalisé, les fonds sont accessibles à tout moment. Le livret d’Helios est réservé aux personnes qui détiennent un compte jeune (3 euros par mois) ou un compte courant (6 euros par mois) auprès de la néobanque. Les titulaires d’un compte joint ne peuvent pas y adhérer.
Fidèle à sa mission, Helios garantit que chaque centime qui lui est confié sert la transition écologique. C’est le client qui choisit le projet qu’il souhaite soutenir parmi les propositions sélectionnées par sa banque. Il peut même répartir ses économies entre plusieurs intervenants. Par souci de transparence, les actions financées sont publiées sur le site et l’application Helios, comme c’est le cas pour les sommes détenues sur les comptes courants.
Avenir ne produit pas d’intérêt. Lorsqu’elle a participé à la cocréation du livret d’épargne, la communauté d’Helios n’a pas mentionné la performance comme caractéristique principale d’un compte-épargne. La sécurité et la disponibilité des fonds sont arrivées en tête. À la place des intérêts, les épargnants sont récompensés par des « avantages financiers auprès de différentes marques écologiques ». Ce système profite déjà aux titulaires d’un compte courant. Ils obtiennent du cashback lorsqu’ils utilisent leur carte pour régler dans des enseignes comme La Ruche qui dit oui, Wedressfair ou s’ils souscrivent leur contrat d’énergie auprès des fournisseurs Plüm et Ekwateur.
Investir sur un livret qui n’engendre aucun profit peut sembler pour le moins contre-intuitif. La logique voudrait que nos deniers travaillent pour nous lorsque nous faisons le choix d’épargner.
Mais la réalité nous montre que nous mettons assez peu ce principe en action. Le livret A et le livret de développement durable et solidaire (LDDS) sont les placements préférés des Français. Pourtant, tous deux affichent un taux d’intérêt inférieur à l’inflation. Y déposer des fonds revient, à terme, à perdre du pouvoir d’achat. Les opérations en bourse, plus lucratives et plus risquées, ne séduisent que 16 % de la population. Nous n’épargnerions donc pas pour devenir riches ?
Non. Dans la plupart des cas, lorsque nous mettons de l’argent de côté, notre but est de conserver une épargne de précaution, disponible si nous tombons malades ou nous retrouvons au chômage. En fonction de notre âge, nous économisons également pour préparer notre retraite, acheter un logement ou protéger notre famille. Les membres d’Hélios pourront eux se targuer d’épargner pour préserver la planète.
Et ils ne sont pas les seuls à attacher de l’importance à l’empreinte carbone de leurs avoirs. Selon une enquête de l’IFOP, 62 % des personnes accordent une place importante à l’impact environnemental de leur argent lorsqu’ils prennent la décision de le placer.
Pour répondre à cette préoccupation, le gouvernement a créé le label ISR (Investissement Socialement Responsable). Il est attribué aux fonds qui respectent, entre autres, des critères environnementaux et sociaux de gouvernance. D’autres labels, comme Finansol et Greenfin, ont ensuite vu le jour. Depuis la loi Pacte de 2020, tous les contrats d’assurances-vie doivent proposer au moins, un fonds certifié ISR et un autre étiqueté Greenfin.
Helios et d’autres, ont choisi d’aller plus loin en commercialisant des produits d’épargne 100 % verts et totalement transparents. L’entreprise à mission, Goodvest s’est aussi emparée du sujet. En novembre 2021, elle lançait Goodvie, une assurance-vie investie uniquement sur des unités de compte (UC) et des ETF labellisés ISR, Finansol, Greenfin ou France Relance. Mais cette fois-ci, il n’est pas seulement question d’altruisme. Selon les profils, la fintech promet des rendements annuels compris entre 3 et 15 %.
En un an, Helios a convaincu 50 000 personnes de la rejoindre : elle s’est fixée comme objectif de doubler ce chiffre et d’investir 30 millions d’euros en faveur de la transition écologique. Pour y parvenir, elle ambitionne d’offrir tous les services d’une banque de détail, y compris des crédits.